- morlingue
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⇒MORLINGUE, subst. masc.Arg. et pop. Synon. de porte-monnaie. — Ça n'sert à rien d'être aux as, ta blanche, c'est comme si t'avais peau d'balle dans ton morlingue, pisqu'y a pas d'marchands. — Tu s'rais Rothschild ou bien un tailleur militaire, ta fortune servirait à quoi? (BARBUSSE, Feu, 1916, p.206). Elle a envoyé Hortense au bazar Vivienne... Pour nous ramener des commissions un parfait morlingue... Le fort crapaud cousu main, à multiples compartiments, article inusable (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.371).Prononc.:[
]. Étymol. et Hist. 1. 1883 «sous, argent qu'on a sur soi» (MACÉ ds ESN. 1966); 2. 1883 «porte-monnaie» (LARCHEY Suppl., p.104, avec citat. d'aut.). Var. de morningue «monnaie» (1878, RIGAUD, Dict. jargon paris., p.228, aussi porte-morningue, ID., ibid.); lui-même à rapprocher de mornifle au sens de «monnaie». Cf. FEW t. 7, p.125b. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Arg. 1931, p.422.
morlingue [mɔʀlɛ̃g] n. m.ÉTYM. 1883, « sou, argent », in Esnault; de l'anc. franç. morlain « livre morlane », in Godefroy, monnaie du règne de Charles VI « ainsi appelée parce qu'on la battait dans la ville de Morlas, capitale du Béarn » (selon Chautard, la Vie étrange de l'argot).❖♦ Argot. Porte-monnaie, et, mod., portefeuille.1 Arrivé au porte-monnaie, il le considéra d'un air plein de pitié.— Il est salement plat, le frère.Il compte :— Trois francs ! Mon vieux, faudrait voir à m'remplumer, sans ça, en r'descendant, j'suis verdure.— T'es pas l'seul à avoir pas lourd dans son morlingue.H. Barbusse, le Feu, t. I, I, XIV, p. 75.2 J'avais confié le papier à Margo, pour qu'elle me le garde dans son gros morlingue à pièces justificatives (…)A. Sarrazin, la Cavale, p. 310.♦ ☑ Loc. Être constipé du morlingue; avoir des oursins dans son morlingue : être avare.
Encyclopédie Universelle. 2012.